Les chiffres de ventes viennent d’être publiés. Ils sont en ligne sur différents sites (Moto-Station, Moto-Net,…). Bien sur, ce qui m’intéresse, c’est le segment néo-retro (j’ai eu une Bonneville pendant 3 ans et peut-être une CB1100 dans le futur).
Le marché 2012 de la moto de plus de 125 cm3 est en régression de 1.7%. Mais quand est-il pour les néo-rétros ? Sans faire une analyse exhaustive (et ennuyeuse), regardons les chiffres de 3 motos :
La Bonneville (Thruxton compris) s’est vendu à 996 exemplaires contre 925 en 2011 soit une progression de 7%.
La Kawasaki W800 s’est écroulé à 335 exemplaires, mauvais résultat par rapport à 2011 car 487 motos avaient été mises en service (-32%).
La Moto-Guzzi V7 (Classique + Stone) continue son bonhomme de chemin avec un résultat quasiment égal (246 en 2012 et 231 en 2011).
Alors, quand sera-t-il pour la Honda cb1100 ? Son succès (ou son échec) dépendront de plusieurs facteurs :
Le prix. Annoncée à 10990€, elle peut paraître chère par rapport à la Triumph Bonneville mais la cb1100 est équipée d’une béquille centrale et d’ABS ce qui n’est pas le cas de Mamy Bonny (8500€ en version de base pour la 2009 toujours au tarif 2012). Elle est quasiment au même prix que Kawasaki W800 (8500€) mais la kawette n’est que la copie de la Bonneville. Quand à la Guzzi (8000€), elle souffre d’une réputation de manque de fiabilité et d’un réseau de concessionnaire atone.
Les accessoires. J’en ai déjà parlé dans d’autres articles. Quand un motard achète une néo-rétro, il souhaite avoir SA machine avec des accessoires. Rares sont ceux qui roulent stock. Et des accessoires, il en existe plein pour la Bonneville. Pour la cb1100, il faut, pour l’instant, se tourner vers le Japon. Certains distributeurs européens sont déjà sur mes rangs. En France, Vintage Bike a déjà mis en ligne des accessoires de WhiteHouse. D’ici quelques semaines, la situation devrait pas mal changer.
Son attirance. Et oui, grand scoop, une moto doit plaire à son pilote. Si certaines bécanes sont nées de la cogitation d’ingénieurs, peu férus de moto mais imprégnés de technologie, elles peuvent être un gros flop sur le marché. Et des exemples il y en a, même chez Honda. La cb1100 semble être née sous un double signe, celui du motard cool qui veut une belle bécane et celui du pseudo rinceur de poignée de gaz (qui veut que cela pousse mais sans perdre trop de points de permis.). Bref, le créateur de la cb100, M. Hirofumi Fukunaga, semble avoir pensé à tout cela.
Les concessionnaires. C’est un point clé dans la réussite d’un modèle. Le concessionnaire n’est pas qu’un vendeur de bécane, c’est aussi celui qui doit vous la faire aimer avant la vente et qui doit savoir la bichonner (et continuer à séduire son pilote) après. Et c’est peut-être là que Honda a un point de faiblesse. Son réseau, contrairement à celui de Triumph ou de Harley, ne connaît pas la clientèle néo-rétro. Hé oui, nous aimons bien être reçu convenablement, pouvoir essayer la bécane et pouvoir parler d‘accessoires. Mon expérience de la semaine dernière (ainsi d’autres en province) me fait craindre le pire. A la question « quand pourrai-je l’essayer ? », j’ai eu plusieurs fois la réponse « Jamais, elle ne sera pas à l’essai chez nous ». A suivre